samedi 30 juin 2007

Keep Talking...

« For millions of years mankind lived just like the animals.
Then something happened which unleashed the power of our imagination:
We learned to talk »
Pink Floyd




a science a longtemps inscrit notre rapport à notre animalité dans une continuité qui s’étend de nos origines animales à notre état évolutif actuel. Or de plus en plus de scientifiques mais aussi de philosophes voient ce rapport, non plus dans la continuité mais précisément dans l'écart nécessaire à nous constituer comme humains. « Ce n'est pas la conjonction de l'homme et de l'animal qu'il faut penser mais leur séparation [1]». Ce qui ferait donc notre humanité, c'est la conscience de ce qui nous différencie de l'animal. Cette recherche de notre « dignité [2] », de notre « conscience de soi », se base sur deux composantes, qui en deviennent fondamentales, qui sont la liberté et la construction de soi faite de questions, d’inquiétudes et de désirs toujours insatisfaits.

La jouissance de la liberté, ainsi que la mise en place de mécanismes de construction de soi, nécessitent la mise ne place d’une construction intellectuelle et donc de prendre le risque d’« être livré à quelque chose qui se refuse ». Henri Laborit[3] définissait la pensée comme irritation, manque d'information et angoisse. En effet, la réflexion provoque une inhibition des mécanismes instinctifs et une « suspension du rapport animal », qui se traduit dans le cerveau par l’inhibition de la réaction immédiate pour introduire des données supplémentaires à plus long terme comme la prise en compte des enjeux sociaux, de l’image de soi, du poids des paroles et du sens…etc. La pensée humaine permet donc de surmonter la fascination animale pour prendre un recul critique et construire une objectivité de la somme des subjectivités du jugement humain.


Ce processus continuel de prise de distance, de rationalisation, d'arrachement à nos fixions et nos préjugés n’est possible que par la réflexion qui constitue un réveil à chaque fois renouvelé de nos rêves imaginaires, des apparences et des projections de nos désirs. L'accession à l'humanité exige un détachement de cette fascination animale, que seul le langage permet en séparant le mot de l'émotion. Seul la parole permet d'analyser sa propre pensée, de l'objectiver, de l'universaliser. L’Homme se trouve donc le lieu d'un conflit, d'un effort perpétuel pour se soustraire des carcans de son instinct animal et s'ouvrir ainsi à la liberté, à la justice, aux possibles et à l'universel, bien au-delà de sa réalité immédiate et prosaïque.

Par ailleurs, si la réflexion et son expression sont inhibitrices de nos instincts archaïques, la confiscation de la parole et l’endoctrinement dans tous leurs aspects sont au contraire les catalyseurs de la régression et du retour à la prédominance de l’instinct sur la réflexion. La résignation, la peur et la violence qui caractérisent nos sociétés modernes, les guerres de territoires ou de dominations qui ensanglantent le monde et la course effrénée pour « la domination de l’Homme par l’Homme », sont, en partie, les conséquences d’une volonté de plus en plus fortes, sous des aspects plus au moins visibles et plus au moins violents, d’un encadrement de la pensée, d’un contrôle de la parole et d’une détermination à imposer une pensée unique de plus en plus restrictive pour la construction de soi.

Pourtant, et encore à ce stade de l’évolution de l’humanité il est encore difficile pour certains d’admettre le caractère fondamental de l’usage de la parole et de l’expression libre de la pensée. L’usage de cette parole salvatrice et humanisante est encore, pour des centaines de millions de personnes à travers le monde, confisqué, contrôlé et censuré. Pire, pour des milliers de personnes, l’exercice de leur humanité traduit par l’expression de leurs pensées est sévèrement réprimandée par la prison, la torture et des fois même la mort. Se qui constitue notre véritable victoire sur notre animalité, est devenue un sacerdoce pour une majorité de ceux qui en usent.

Sami Ben Gharbia, répondant à Hamdi Qindil qui lui demandait pourquoi il blogue, a répondu : « Je blogue pour me réapproprier ma valeur fondamentale : la parole ». Faut-il d’autres raisons pour continuer de parler, d’user de cette faculté, de ce privilège pour exprimer sa pensée pour affirmer à chaque instant son humanité ?




[1] L'ouvert, De l'homme et de l'animal, Giorgio Agamben, Rivages, 2002
[2] Œuvres philosophiques, Jean Pic de La Mirandole, Paris, P U.F., Épiméthée, 1993
[3] Henri Laborit, biologiste, philosophe du comportement animal et du comportement humain

Malek le 27.03.07




vendredi 29 juin 2007

Resistants.com

L'Empire citoyen contre-attaque !

(France, 2006, 27mn) ARTE F Réalisateur: David Carr-Brown Auteur: Xavier Muntz, Bruno Fay Producteur: Novaprod Owl


es associations, des collectifs, des fondations émergent un peu partout à travers le monde pour dénoncer les risques d'atteinte aux libertés individuelles. Unis dans leur opposition aux nouveaux moyens de traçage et de fichage, ils forment un étrange univers composé d'altermondialistes, d'anarchistes rodés à la désobéissance civile, de vieux hippies libertaires, de jeunes hackers de génie... À Paris, le collectif "Souriez vous êtes filmés" s'est donné comme but le retrait des caméras de vidéosurveillance ; à Berlin, les "hacktivistes" du groupe Quintessenz montrent comment pirater les réseaux de la police ; à Los Angeles, Ian Clarke a inventé le Freenet, une Toile cryptée et anonyme...

Source : arte.tv


mardi 26 juin 2007

Tchad : syndrome Darfour



Durée : 23' - Réalisation : Pierre Hurel - Production : Elephant et Cie - 2007



l'est du Tchad, dans la province de Dar Sila, la moitié de la population vit dans des camps de fortune. Celui de Habilé, près de Koukou, abrite 10 000 réfugiés, dont 3 000 enfants.

Les djandjaouids, armés et soutenus par le gouvernement fondamentaliste soudanais, multiplient les raids dans cette région, semant la terreur sur leur passage. Al-Bachir, président du Soudan depuis son coup d'Etat de 1989, accuse le Tchad de servir de base arrière à la guérilla anti-arabe et légitime ces exactions.

Mustapha Baco, chef d'un village récemment incendié, évoque l'ancienne cohabitation pacifique entre la population noire, composée d'agriculteurs sédentaires, et arabe, majoritairement des éleveurs nomades. Endoctrinés par la propagande, ces derniers sont devenus djandjaouids.

Depuis lors, les deux communautés n'échangent plus que par les armes. Pendant que le général tchadien Mehedi Koré parade dans le désert avec ses troupes, les djandjaouids s'attaquent aux camps de réfugiés.

L'armée française, présente au Tchad dans le cadre d'un accord de coopération, se contente de renseigner sur la situation et préconise l'envoi de 6 000 à 8 000 Casques bleus dans la région. Alors que Soudan et Tchad rejettent catégoriquement cette possibilité, les réfugiés continuent d'affluer.

Source


lundi 25 juin 2007

La réussite d’une femme !



Nismet Essbeh - Tunis7 - 25.06.07

lle est belle, elle est jeune, elle s’appelle Besma Ben Brahim, mais tout le monde l’appelle Yousra, et elle vient d’obtenir cette année son baccalauréat littéraire. Présentée comme ça, cette histoire n’a rien d’extraordinaire. Comme elle, des milliers de jeunes tunisiennes et tunisiens, viennent de célébrer leurs réussites et a qui je souhaite, par ailleurs, beaucoup d’autres succès. Mais ce qui donne sa particularité à Yousra, c’est qu’elle est une jeune maman de 39 ans et elle a décroché le précieux sésame au même temps que son fils Mehdi ! Le plus drôle, c’est que ce n’est pas la première fois qu’elle passe son Bac avec son fils, la première fois c’était en 89 et elle le portait dans son ventre !

Encouragée par son mari, professeur d’université, aidée par son fils en sciences naturelles qu’elle a pris en option, en échange de l’aide qu’elle lui apporte en anglais et en philo, c’est une belle histoire d’une réussite familiale. C’est aussi une belle histoire de persévérance et de bonne volonté. Mais c’est avant tout un bel exemple de réussite. La réussite d’une femme qui a su mener à bien son rôle de maman et d’épouse sans pour autant abandonner ses rêves et ses projets personnels, dans une société tunisienne où il n’est certes pas facile d'avoir une seconde chance.


jeudi 21 juin 2007

Total contrôle : Demain nous serons tous fichés !



France, 2006, 52mn) ARTE France Réalisateur: Etienne LABROUE


u nom de la lutte contre le terrorisme, intérêts politiques et industriels se rejoignent au détriment des libertés. Jusqu'où notre désir de sécurité peut-il conduire ? Des experts en nouvelles technologies dressent un panorama inquiétant des dispositifs de surveillance mis en œuvre de Pékin à Paris, en passant par Tunis ou Berlin, avec des outils de traçage et d'identification sans cesse plus perfectionnés et plus nombreux.

Ce documentaire met efficacement en perspective le prix que nous risquons de payer pour une sécurité en partie illusoire. Parmi les nombreux témoignages qui jalonnent ce documentaire de 52 minutes, on peut signaler celui de Julien Pain, le responsable des questions d’Internet chez Reporters Sans Frontières et celui d’Omar Chlendi, un des internautes de Zarzis qui revient sur les raisons de son incarcération et le travail de flicage du de la police tunisienne du net.


mardi 19 juin 2007

Prisons secrètes de la CIA : Les rapports accablants




Cliquez sur l'image pour agrandir (Source)


e jeudi 7 juin, six organisations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont publié, les noms de trente-neuf personnes portées disparues dans la "guerre contre le terrorisme" et qui seraient très vraisemblablement détenues dans les prisons secrètes de la CIA. Leur rapport de 22 pages, intitulé "Off the Record : US Responsibility for Enforced Disappearances in the 'War on Terror'", fournit des détails sur ces 39 personnes originaires d'Egypte, du Kenya, de Libye, du Maroc, du Pakistan et d'Espagne. La détention de trois d'entre elles a été depuis confirmée par les autorités fédérales : Hassan Ghul, Ali Abd al-Rahman al-Faqasi al-Ghamdi et Ali Abdul-Hamid al-Fakhiri

Dans la foulée, les six organisations ont annoncé avoir déposé une plainte devant une cour fédérale américaine, en vertu de la loi sur la liberté de l'information, afin d'obtenir des renseignements sur les détenus disparus. L'absence d'information sur ces prisonniers, explique le rapport, "interdit un contrôle public ou judiciaire et rend les détenus vulnérables aux abus, y compris la torture".

Le rapport révèle aussi que des parents des personnes emprisonnées, dont les épouses ou les enfants, ont également été détenus en secret. Il évoque notamment l'arrestation, en septembre 2002, de deux enfants âgés de 7 et 9 ans, fils de Khalid Cheikh Mohamed, considéré comme le cerveau des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. "Selon des témoins, ils ont été placés dans un centre de détention pour adultes pour au moins quatre mois pendant que des agents américains les questionnaient sur leur père", affirme le rapport.

Et voilà qu’à un jour d’intervalle, et un an après les révélations sur les transferts illégaux de terroristes présumés à travers l'espace aérien européen, Dick Marty, rapporteur du Conseil de l'Europe dévoile vendredi son 2e rapport sur les prisons secrètes de la CIA au sein de l’union. Son premier rapport présenté en juin dernier avait épinglé 14 Etats européens pour leur implication, voire leur collusion, concernant les vols secrets de la CIA.

La Pologne et la Roumanie y étaient en outre citées pour avoir abrité des centres de détention clandestins, allégations rejetées à l’époque par les deux pays. Le nouveau rapport devrait faire de nouvelles révélations, Dick Marty ayant déclaré le mois dernier à un quotidien suisse avoir recueilli des témoignages d'agents de la CIA. Ces témoignages permettront de «renforcer les affirmations du premier rapport sur les activités secrètes de la CIA en Europe».

La CIA, principale mise en cause dans ce scandale, a rejeté ces accusations, affirmant qu'elle agissait dans "le strict respect de la loi américaine" et que ses opérations contre le terrorisme étaient "soumises à un examen et un contrôle approfondis". Le président américain, George Bush, avait reconnu en septembre 2006 l'existence d'un programme de prisons secrètes, mais l'administration avait alors précisé qu'après le transfert de quatorze détenus soupçonnés d'être des membres importants d'Al-Qaida vers Guantanamo, la CIA ne détenait plus de prisonniers !




lundi 18 juin 2007

La Guerre des six jours

De la guerre à l’occupation




La guerre des Six Jours : De la guerre à l’occupation (France, 2007, 52mn)ARTE - Réalisateur: Ilan Ziv - Une coproduction Point du Jour, Instinct Films, Alma Films et ARTE France


uarante ans plus tard, on peut dire que la Guerre des Six Jours constitua un tournant majeur dans l’histoire du Moyen-Orient. Elle marqua la fin du panarabisme, le rêve d’une nation arabe unie, dégagée de la domination des grandes puissances. Avec la défaite des états arabes, les Palestiniens prirent conscience qu’ils devraient compter avant tout sur eux-mêmes. L’occupation israélienne de la Cisjordanie, de la partie arabe de Jérusalem et l’exode massif qui s’ensuivit, conduisirent de manière définitive à l’affirmation de l’identité nationale des Arabes de Palestine.

Et puis, la Guerre des Six Jours, témoignant de l’influence des militaires et suscitant un éveil religieux messianique en Israël, provoqua aussi le renforcement ultérieur des courants islamistes fondamentalistes dans toute la région. Enfin, ce fut le début d’un cycle historique où la victoire militaire israélienne conduisit à une tragique impasse politique dont l’ensemble des peuples de la région est encore victime.

Bien que les combats n’aient duré que du 5 au 11 juin 1967, les répercussions de la Guerre des Six Jours se font encore sentir aujourd’hui : au moment de son 40e anniversaire, la région est toujours en conflit et demeure aussi explosive qu’elle l’était à l’époque...

Source : arte.tv


dimanche 17 juin 2007

Une carte pour être dans le coup !






Ici le contenu alternatif ()
Après la carta Tayara et la carta Wahra , voici une autre carte pour être dans le coup :)

samedi 16 juin 2007

Ya Bombok...Ya Bombok...



Slim Sassi - YA BOMBOK ... YA BOMBOK ...


ette vidéo est extraite de la 58ème édition du Canal Du Dialogue (El hiwar), la seule chaine d’information alternative en Tunisie. Les éditions de la chaine sont diffusées en streaming sur Arcroiris.tv, tous les dimanches de 19h à 21h (rediffusion le mercredi à la même heure) et proposées par Astrubal en avant-premières sur Nawaat. D’ailleurs merci au même Astrubal d’avoir extrait cette séquence d’anthologie.


jeudi 14 juin 2007

Ces blogs qui me font réfléchir


e blog a été choisi par Mahéva dans sa liste du « Thinking Blogger Award ». Bien que je ne sois pas un grand fan des jeux des listes et des nominations, je dois avouer que cette nomination m’a fait réellement plaisir. La bloggeuse qui m’a fait le plaisir de le faire fait partie des bloggeurs que je lis avec assiduité et intérêt et c’est incontestablement un blog qui me fait réfléchir. Savoir que cela est réciproque ne peut donc que me réjouir.

Je me prête donc volontiers à ce jeu en essayant de nommer à mon tour les 5 blogs « qui me font le plus réfléchir ». Je dis « essayer » parce qu'il y en a tellement qui me viennent à l’esprit. Certains ont déjà été nommés, et si j’ai bien compris les règles, ils ne peuvent l’être une deuxième fois. Par ailleurs, pour ce choix je ne succomberai pas à la tentation obsessionnelle de certains bloggeurs de diviser cette blogosphère en deux catégories, je vous propose donc des blogs « dissidents » et d’autres qui ne le sont pas. Je sais que ce que je viens de dire est absurde ! « Blog dissident » étant un terme qui ne veut rien dire, parce que à part le fait que chacun est censé décider pour lui-même, une seule personne décide en Tunisie et croyez moi elle n’est pas dans cette sphère :)

Mieux que de parler de ces blogs, je préfère vous proposer, pour chacun, le billet qui m’a le plus marqué. Voici donc mon choix dans l'ordre alphabétique :




lundi 11 juin 2007

Darfour, retour forcé



Durée : 12' - Réalisation : Inigo Gilmore - Production : Journeyman - Année : 2007



u Darfour, en 2004, le village de Sadiq Adem Osman est attaqué par les djandjaouids et les forces aériennes soudanaises. Cet opposant darfouri s'enfuit de son pays et cherche refuge en Grande-Bretagne.

Mais Londres rejette sa demande d'asile politique et Sadiq est alors contraint de repartir au Soudan. Les services de sécurité soudanais l'emprisonnent à Khartoum et le torturent pour tenter d'obtenir des informations sur les réfugiés darfouris de Londres, opposés au gouvernement soudanais.

Dans cette enquête de douze minutes, Sadiq, qui a réussi à s'échapper de l’enfer, accepte de témoigner, de raconter son histoire traumatisante et de montrer son corps mutilé…

Ariane Dadier


samedi 9 juin 2007

La nouvelle vague !?






Sami Ben Gharbia dresse un sombre bilan de la situation de la liberté d’expression sur Internet.









e 6 juin 2007 s’est tenue la dernière rencontre d’Amnesty UK, Sous le titre provocateur de «Some people think the internet is a bad thing : The Struggle for Freedom of Expression in Cyberspace ». Parmi plusieurs invités*, Sami Ben Gharbia dresse un sombre bilan de la situation de la liberté d’expression sur Internet sur cette vidéo extraite par Astrubal du WebCast de la journée disponible sur Irrepressible Info d’Amnesty international UK.

- Keynote address - Martha Lane Fox
- The state of the internet - Ron Deibert
- Repression in the West - Josh Wolf
- The power of blog - Yan Sham-Shackleton
- Beating the censors - Sheva Nerad
- Ethan Zuckerman talks about internet repression (WebCam)

Lu sur le blog d'Astrubal


mercredi 6 juin 2007

En quête d'Afrique : L'Ombre d'un génocide




Durée : 50' - Réalisation : Jean-Louis Saporito et Kazuta Hioki - Production : France 5 / NHK / Point du Jour Production - Année : 2006



e 9 janvier 2005, le gouvernement du Soudan et les rebelles du Sud signent enfin un accord de paix après vingt et un ans de guerre civile. Ce conflit opposant les musulmans du Nord et les chrétiens du Sud, sur fond d'enjeux pétroliers, a coûté la vie à près de 2 millions d'individus.

Sa cessation a pourtant activé les combats au Darfour, province pauvre de l'ouest du Soudan, dans l'indifférence quasi générale des puissances occidentales, de l'ONU et des médias. Cette guerre sans images a fait plus de 400 000 morts, une catastrophe humanitaire que les organisations non gouvernementales dénoncent. On recense 2 millions de personnes déplacées et 200 000 réfugiés au Tchad.

Depuis février 2003, les musulmans se sont soulevés et sont entrés dans un processus d’affrontement avec la population noire du Darfour. Opérant à cheval ou à dos de chameau, les "djandjaouids" - milices issues de tribus arabes - organisent des raids, pillent et incendient les villages, violent les femmes et tuent sauvagement. Quant au gouvernement islamique de Khartoum, il est soupçonné de collusion avec ces "cavaliers du diable".

L'Armée de libération du Soudan, constituée de tribus africaines du Darfour, combat ces milices. Pour résoudre la crise, l'Union africaine a déployé sur le terrain 7 000 soldats chargés d'observer et de stationner sur les points stratégiques pour éviter d'autres exactions.

Ce film dévoile les ressorts de ce conflit en suivant notamment le général Jean Bosco Kazura, responsable de la mission de l'Union africaine au Darfour. Avec en filigrane les résolutions prises par l'ONU, il donne par ailleurs la parole à l'un des chefs des milices arabes progouvernementales et au vice-président soudanais, qui refuse tout déploiement d’une force internationale de maintien de la paix au Darfour.

Mais pour mettre fin à l'insécurité qui règne dans la région, l'ONU, jusqu’ici paralysée par les jeux des grandes puissances, doit tout faire pour empêcher la poursuite des massacres à travers une action plus offensive, en continuant à exercer une pression sur le gouvernement du Soudan.

Ariane Dadier



mardi 5 juin 2007

L'union des dictateurs et des bénis oui-oui !



Ruerunt in servitudinem*



omme elle a si bien appris à le faire, la blogosphère tunisienne patentée…Tunisphère pour les intimes, a encore une fois joué son rôle à merveille. Comme cela ne vous a certainement pas échappé, elle a célébré le 1er juin et en grande pompe, la journée pour le Grand Maghreb. Une journée mémorable où les bloggeurs tunisiens ainsi que leurs amis maghrébins se sont réunis dans la joie et la bonne humeur pour dire leur amour pour cet espace fantasmé et mal défini. Entre l’Union du Grand Maghreb et le Maghreb Arabe Uni, les avis divergent mais l’essentiel n’est il pas de marquer le coup ?

Et le coup, ils l’ont bien marqué, tous fière d’arborer leurs beaux logos, ils se sont longuement félicités et congratulés sur leur brillante idée. Chacun a alors donné sa vision de son Maghreb à lui. Sérieux et fières de leurs bêtises, ils ont pourtant oublié une donné fondamentale, une de celle qui conditionne toute cette guimauve unioniste : ils ont oublié ou feint de le faire, qu’ils ne sont, tout simplement, pas libres, ne disposant ni de cette terre qu’ils veulent voir sans frontière, ni du contrôle de leurs propres vies qu’ils veulent liées à celles de leurs voisins ! Ce qui revient en somme à vouloir disposer à sa guise d’un bien déjà donné en gérance exclusive à d’autres. Que ce soit pour les pays et ce qu’ils renferment en ressources et en richesses où qu’il s’agisse de leurs propres vies, ils ne sont plus que des locataires.

Le plus drôle ou dramatique dans cette initiative, c’est que le seul effort intellectuel que son instigateur a consenti à faire, était celui de changer l’entête de son blog ! Illustrant les références culturelles de ce dernier, à savoir, sexe, Cetlia et fazzani mirtah, cette composition artistique a failli tout faire capoter, beaucoup estimant qu’elle était contraire à la morale et aux bonnes meures alors qu’elles auraient même pu être la devise de la Tunisphère. L’effort était tellement surhumain qu’il est retourné à son ancienne mise en page à peine cette journée mémorable écoulée. P’tite frappe Boy, un spécialiste du « tanbir », comme il s'auto-proclame lui-même, ne s’en cache pas pour dire qu’il en avait marre d’être sérieux. D’ailleurs il recommande à tous ceux qui ont participé a cette journée de ranger leurs beaux logos jusqu'à l’année prochaine date à laquelle ils pourront à nouveau jouer aux émissaires de l’union et de la paix dans le Maghreb et, pour quoi pas…dans le monde entier. A l’instar de la meurtrière Star Academy Maghreb, à la fin de chaque saison on range le décor et on passe à autre chose. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que le site officiel de cette émission télé, n’a pas raté l’occasion de récupérer ainsi une si belle initiative. Tous ce qui peut abrutir est bon à prendre et ce n’est pas à ces spécialistes du marketing émotionnel qu’échappera un tel parallèle. L’année prochaine on verra peut être les blogueurs maghrébins ainsi unis, à la place du jury de l’émission.

Dans un texte franchement pathétique, la très vaillante MettalicNaddou, chauffée à blanc, allant jusqu'à s’emmêler les pinceaux en s’adressant à Sami en employant la troisième personne du pluriel ! S’indigne, qu’à chaque fois qu’elle et ses camarades voulaient faire « quelque chose à plusieurs », « ils » (je présume les remplis « d'amertume et de déception »), viennent pour gâcher cette orgie militante. Je peux comprendre que cela puisse être gênant. Mais n’est-il pas étrange, pour celle qui crie au sectarisme, de qualifier de tous les mots et les maux, une seule personne ou du moins une petite minorité ? Il a suffit d’un seul texte, une seule note discordante, sur des dizaines presque à l’unissons. Une seule expression franche sur des dizaines d’insipides professions de foi, suffit pour crier au crime de lèse-majesté. Si ce n’est pas une attitude totalitaire, ça doit en être une proche cousine. Mais la volonté d’uniformatisation de la pensée n’est elle pas une des grandes avancées du changement démocratique du 7 novembre ?

Cette réaction est pathétique aussi parce qu’elle montre une mauvaise foi que je ne soupçonnais pas chez cette personne. Elle crie au mépris et exige le respect pour les convictions et les degrés d’implications de chacun tout en se permettant de distribuer ses bons points pour ceux qui savent être, comme elle, « subtils et intelligents ». Pour les autres, les Abbou et compagnie qui sont donc par opposition à « subtils et intelligents », bornés et stupides, ils n’ont rien compris au militantisme et à l’engagement. Elle se croit donc légitime quand elle estime qu’une personne comme Abbou n’a pas fait le bon choix en s’exposant ainsi alors qu’elle s’indigne qu’on critique son choix, ou celui de ses semblables, de vivre dans le consensus. Un avocat ayant fait serment de défendre ses clients et de veiller à ce que justice leur soit faite, que peut il faire d’autre s’il est honnête avec lui-même et avec ces engagements que de dénoncer les conditions de leurs détentions et les tortures qu’ils subissent dans les geôles de notre chère pays. Mais il parait que le sens de l’engagement, l’honnêteté intellectuelle, le courage, ne sont pas affaire de « simples citoyens », comme elle se définie elle-même.

L’envolé patriotique de Nadia montre également sa vision biaisé du sentiment d’appartenance à la Tunisie qu’elle conditionne à la présence physique sur le territoire nationale. Les personnes qui n’ont pas se privilège sont censé ne plus savoir à quoi ressemble la Tunisie. Drôle de conception alors que bon nombre de bloggeurs, que pourtant elle classe dans son camp, celui « des subtils et intelligents », ne vivent pas en Tunisie. En se basant sur son échelle de jugement, un bloggeur comme Samsoum, qui vie aux Etats-Unis, ne peut avoir qu’une vision fantasmé de la Tunisie ? Houssein, le gourou de cette Tunisphère et l’un des ses plus représentatif spécimen, qui est aussi citoyen canadien, impliquer jusqu'à dans la vie politique de son deuxième pays, n’aurait donc pas de légitimité à être l’administrateur de l’annuaire référence des blogs tunisiens ? Un Tarek, aussi antipathique soit-il, n’aurait donc pas le droit de déblatérer sur les obstacles aux développements (même si il en constitue un lui-même) dans notre pays puisqu’il vie dans les dorures d’Oxford ? Les exemples ne manquent pas pour montrer l’absurdité de l’analyse faite par Nadia qui nous a indéniablement habitué à mieux. A moins que ce soit le statut de « réfugié politique » qui lui pose problème ? Dans un autre registre et sur une autre échelle, je l’invite chaleureusement à reprendre ses livres d’histoires et de se renseigner sur le rôle des étudiants tunisiens à l’étranger (spécialement en France) dans le combat pour l’indépendance et le rôle toujours aussi actif dans les années qui ont suivi.

En fin de compte, ce qui est regrettable dans cette affaire c’est de mettre en opposition le droit d’agir selon ses moyens et ses convictions et le droit tout aussi valable de critiquer les actions et les avis des un et des autres. Bien que toutes personnes est libre d’exprimer ses conviction (ou ses manques de convictions), aucune n’est exemptée de critique ou de remise en cause. Quand on a le courage d’exprimer ses opinions on doit se prémunir de se même courage pour accepter d’en répondre. Ceux qui y voient une question de personne montre en réalité l’étendu de leurs égaux surdimensionnés.

Quand cette Tunisphère, appel à soutenir trois blogs censurés, tout en s’efforçant d’enlever à cette manifestation toute portée protestante allant jusqu’à prier tout ceux qui se sont déclarés solidaires mais qui ne correspondaient pas aux exigences des organisateurs de cette manifestation, de cacher leur soutient. Nadia, l’une des initiatrices de cette action, avait même dit explicitement que cette action était destinée exclusivement à la Tunisphère. Tous ceux qui n’y étaient pas admis étaient priés de s’en écarter. D’ailleurs dans la liste des participants à cette manifestation de solidarité, plusieurs blogs pourtant solidaires, ne sont même pas mentionnées. Depuis plusieurs blogs tunisiens ont été censurés sans que cela suscite la moindre « note blanche », ni noire ni d’aucune autre couleur. Mokhtar Yahyaoui par exemple, qui a été solidaire de tous ce que cette blogosphère a entrepris, a vu son blog personnel, puis le blog d’information, Tunisia Watch, censurés, encore une fois, sans que cela ne suscite la moindre réaction. Ils étaient pourtant fiers de dire que le juge soutient leur action du 1er juin ! Le juge et blogueur Mokhtar Yahyaoui, est égale à lui-même et à ses convictions quand il soutient la liberté d’expression des blogueurs ou qu’il manifeste son soutien pour le Grand Maghreb, malheureusement cela est loin d’être le cas pour bon nombre de ses compatriotes blogueurs.

Devenues maîtres dans l’art de « regarder ailleurs alors que la maison brûle », les étoiles (filantes) qui évoluent au sein de la Tunisphère, n’hésitent pas à faire leurs les plus improbables et les plus inutiles et prématurées des causes. Tout ce qui peut avoir l’aspect de la contestation sans sortir du cadre du conformisme ambiant ; Tout ce qui peut leurs donner une bonne conscience sans pour autant les contraindre à se frotter à la réalité ; Tout ce qui peut donner l’illusion du mouvement sans toute fois aller jusqu’a faire bouger les choses ; Tous ce qui pourrait donner l’apparence d’une certaine liberté, d’une certaine prise d’initiative, d’un semblant de volonté d’organisation, tout en se défendant de remettre en cause quoi que ce soit est reçu comme du pain bénit par cette bonde de bénis oui-oui.

Conséquence de cette politique de l’apparence, qui fait rage sur la scène politico-médiatique nationale, c’est qu’elle sert en premier les intérêts de la dictature et de la pensée unique. Qu’elle l’admette ou pas, que cela soit volontaire ou inconscient, et avec tous le respect que j’ai pour certains et la tolérance que dois à tous, la Tunisphère sert en premier les intérêts de la dictature en Tunisie. Il est clair que pour ce premier juin par exemple il était plus rassurant pour les tenants du régime de voir les blogueurs tunisiens faire semblants de bloguer pour le Maghreb que de commémorer le 48ème anniversaire de la promulgation de notre si chère mais si bafouée constitution garante de notre république !

La Boétie disait dans son « discours sur la servitude volontaire », que « Pour être esclave, il faut que quelqu'un désire dominer et...qu'un autre accepte de servir ! ». Partant du principe que ceux qui sont privés de leur liberté sont mille fois plus nombreux que ceux qui s’exercent à les maintenir dans cette privation, on ne peut qu’en déduire qu’ils ne sont en servitude que parce que, quelque part, ils l’acceptent volontiers. La lâcheté qui sert de prétexte, avoué ou caché, à beaucoup de candidats à l’esclavage intellectuel, ne peut a elle seule expliquer un comportement aussi contraire à la nature. Mais désormais, pour « servir », ceux qui « aspirent à dominer », les ressources ne manqueront plus. Surtout que celles-ci viennent d’afficher solennellement leur volonté d’être collectivisées.


* Ils se ruèrent vers l’esclavage


vendredi 1 juin 2007

Monem est libre !!



Une des premières photos de Monem après sa sortie de prison.
Alexandrie - Le 02.06.07


Ça y est ! Il est libre ! Après quelques dernières angoisses, le moment qu’on a tant attendu et espéré est enfin arrivé. Depuis quelques heures, Monem est chez lui, parmi ses parents, sa famille et ses amis

Lire la suite sur Free Monem Campaign