jeudi 20 juillet 2006

Des vacances qui tombent à pic !

jeudi 20 juillet 2006
Le Libre Tunisien

Pour bon nombre de tunisiens, les vacances d’été tombent à pic. En plus de posséder la caractéristique de se reproduire à date fixe, ces vacances présentent en réalité une nécessité réparatrice certaine. Non seulement pour chacun mais pour le pays tout entier. Il est vrai, me diriez-vous, que la Tunisie n’est pas en reste en matière de vacances. De célébrations disproportionnées en horaires « ramadanésques », des sacro-saintes « temps morts », des grandes compétitions sportives internationales en séance unique estivale, les tunisiens ont dors et déjà une conception très élargie de la notion de repos. De cette farnienté institutionnalisée, une grande majorité n’en trouve rien à en redire et trouverait même qu’il y aurait matière à l’améliorer. Dans certains cas, le droit à la paresse n’est pas loin d’être revendiqué !

A l’instar des grands rendez-vous de fainéantise collective, les vacances estivales sont la période d’insouciance préférée des tunisiens. Dés le mois de juillets et les premières heures des journées de travail écourtées, les préoccupations des tunisiens s’adaptent aux exigences de l’époque. Ce qui consiste en somme à penser à comment faire pour profiter autant que son voisin, si non plus, des milles et une joie que promettent les moiteurs de l’été. Cette torpeur volontaire profite à plus d’un. D’abord, le législateur qui en profite généralement, et non sans une certaine lâcheté, pour voter des lois absurdes ou décréter des hausses de prix en cascades sans que cela ne soit le moins du monde contesté. Voter les mêmes lois ou procéder aux mêmes hausses en d’autres périodes de l’année ne susciterait point plus de réactions. Mais pour quoi rompre une si belle tradition républicaine ? Pour ceux qui s’opposent au dit législateur, les mois d’été représentent une trêve intellectuelle salvatrice ! Là aussi, ce n’est pas que leurs propositions constructives fusent pendant le reste de l’année, mais pendant cette période, au moins ils ne sont pas obliger de faire semblant.

Apres la frénésie alimentaire du mois du jeûne, arrive donc, la fièvre festive des mois d’été. Deux mois pendant lesquels l’outrance est élevée en art de vivre ; Deux mois d’excès généralisés. Excès de vitesse, excès d’alcool, excès de violence, excès de soleil, excès de crème glacée et j’en passe. Des excès qui touchent à la santé des tunisiens mais aussi, et d’encore de plus prés, à la santé de leurs portefeuilles. Les familles, qui se relèvent à peine des ardoises des grandes cérémonies festives qui ont ponctué l’année écoulée ainsi que les cours particuliers quasi-obligatoires des examens de fin d’années, affrontent avec beaucoup de courage des nouvelles dépenses souvent disproportionnées par rapport à leurs moyens réels. Cette volonté instinctive de dépenser, certains excellent dans l’art de la canalisée et dans celui d’alléger le vacancier de l’argent que souvent, il ne possède pas. C’est ainsi qu’on voit fleurir des terrasses où on vous propose différentes sortes de boissons qui coûtent jusqu’à 50 fois leurs prix de revient et qu’on met une heure à vous les servir ! C’est ainsi également que certains se bousculent pour déguster des pizzas mi-cuites saupoudrées d’ingrédients, qui n’existent réellement que sur la carte. C’est aussi grâce aux mêmes que d’autres payent le prix fort pour louer une maison qui donne sur la route derrière laquelle se trouvent les maisons d’où l’on aperçoit la mer ! Une mer qui devient de plus en plus inaccessible au commun des mortels.

Les vacances d’été c’est également des millions de touristes en sandales et chaussettes blanches qui débarquent sur nos plages et interdisent à leurs insu l’accès aux hôtels au plus part des tunisiens. A part quelques privilégiés et pour la plus grande majorité des tunisiens, obtenir une chambre d’hôtel ou même pouvoir se débarbouiller dans la piscine pendant la haute saison relève du miracle ou tout du moins d’un grand sacrifice financier. Pourtant, les tunisiens n’en veulent pas aux hôteliers qui eux, par leurs pratiques discriminatoires, semblent leur en vouloir et pas seulement aux avocats d’entre eux. Par ailleurs, la moindre baisse de régime dans les réservations des tours opérateurs étrangers et les mêmes hôteliers se transforment en véritables amis du peuple en lui proposant de profiter de la grande tradition hôtelière tunisienne à des prix abordables d’habitude réservés à nos hôtes. Avec 318 US $ dépensés par touriste, les tunisiens n’auront qu’à ne pas déroger à leurs habitudes pour faire mieux.

Mais les vacances estivales c’est aussi et surtout, le retour au pays pour des centaines de milliers de nos compatriotes vivants à l’étranger. Après une année de dur labeur, les tunisiens en mal de pays, reviennent d’année en année se soulager de leurs économies patiemment constituées. Ce n’est ni l’économie tunisienne ni les familles et les proches qui se plaindront ! Mais au-delà, des considérations financières, c’est principalement un moment de retrouvaille privilégié. C’est d’autant plus primordial que s’il gagne en sincérité et en franchise il nous permettrait de mieux voir notre réalité que l’on vie en Tunisie ou ailleurs dans le monde. Ceux vivant en Tunisie arrêteraient de fantasmer de l’eldorado occidental à travers le niveau de vie des émigrés en vacances, qui est généralement loin d’être le leur durant le reste de l’année. Ces même tunisiens expatriés chercheraient plus à regarder derrière l’armada de mesures et de directives que le régime en place déploie pour leur laisser le meilleur souvenir de leurs vacances et d’occulter ainsi, le temps d’une baignade, sa vrai nature.


Bon nombres de ceux qui contribuent à l’élaboration du mensuel Le Libre Tunisien n’échappent pas aux exigences de ce grand rendez-vous estival. Pour cela et en concertation avec tous les rédacteurs, nous avons décidé de suspendre la publication du mensuel pour les mois de juillet et août, et permettre ainsi à toutes et à tous de faire le plein de famille, le plein d’énergie et surtout le plein de Tunisie si chère à nous tous.



Le Libre Tunisien

vendredi 14 juillet 2006

vendredi 7 juillet 2006

Quolibets de Trottoirs

Un groupe de jeunes révoltés, une idée folle et le trottoir comme QG. Tels sont les éléments du magazine Al-Rassif, une publication hors normes éditée et publiée dans des circonstances particulières.


«cher lecteur, si par hasard, notre magazine tombe entre vos mains, vous êtes autorisé à le photocopier et le distribuer à tous vos amis. Al-Rassif (Le trottoir) appartient à tout le monde. Vous pouvez aussi mettre son contenu sur un site Internet. Nous apprécierons la coopération de tous les intellectuels arabes, même si leurs écrits dépassent toutes les lignes rouges. Les portes de notre magazine sont grandes ouvertes à toute personne qui lutte pour la liberté. Nous encourageons aussi tous ceux qui désirent publier d’autres magazines sous le même nom et dans les quatre coins du monde. Car, sur le trottoir de leurs pays, ils découvriront de vrais artistes, intellectuels et créateurs … ». L’éditorial du numéro 10 d’Al-Rassif annonce la couleur. Non aux stéréotypes et les lois qui gèrent le journalisme, que ce soit du point de vue forme ou contenu, tel est le mot d’ordre de la publication. Celle-ci est tout à fait artisanale en quelque sorte. Al-Rassif est un magazine d’une trentaine de pages écrites à la main ou sur ordinateur et ensuite photocopiées. La une est faite des titres des plus importants articles publiés dedans.

A l’intérieur, nous pouvons remarquer quelques photos prises à l’aide d’un appareil photo rudimentaire ou quelques illustrations esquissées à la main, le tout en noir et blanc. Sans oublier que ces illustrations sont faites parfois par de grands artistes. Aucune loi ne gère cette publication. Le nombre de pages peut atteindre les cinquante et peut être réduit à un ou deux feuillets. Certains articles sont rédigés à la main, d’autres sont tapés à la machine à écrire. Tout dépend du budget.

Mais, une chose est certaine : peu importe la mise en page, le contenu sera acerbe. C’est là en fait le but de sa création, déballer ce qu’on a sur le cœur sans être censuré et donner libre cours à son imagination. Dans les articles, tout est permis. De l’insinuation aux insultes et ce, en citant les noms des personnes mises en cause sans se soucier de leur position. Nul n’est épargné, même le lecteur peut se trouver l’objet d’une injure. Il est qualifié dans un article d’« apathique » pour sa passivité.

On s’étonne, en parcourant les pages, comment l’équipe a eu le courage de parler avec un ton aussi osé, voire insolent. Mais, comme ils le disent tous : « On est déjà sur le trottoir, qu’est-ce qui peut nous arriver de plus ? ».

Tout a commencé ici. Sur ce trottoir du café Zahret Al-Bostane, le café des écrivains et artistes, comme l’affiche son enseigne. Dans cet établissement du centre-ville, l’ambiance est impressionnante. Un amalgame de personnes qui, à première vue, semblent ne rien avoir en commun. Les uns suivent les matchs de la Coupe du monde, les autres discutent ou jouent aux dominos, d’autres assis en solitaire suivent du regard les passants comme des indics. En s’arrêtant, on arrive à reconnaître quelques visages familiers d’écrivains, peintres et journalistes. Les chaises sont éparpillées sur les deux trottoirs opposés. Quelques-unes se dressent dans la rue à cause de la cohue.

Réunion à ciel ouvert
Du côté droit, on peut remarquer un groupe de jeunes en train de discuter à haute voix. C’est en fait la réunion de rédaction du magazine Al-Rassif. Une réunion qui n’a pas d’horaire fixe. « On s’appelle sur le portable, on se fixe rendez-vous ici, et on commence à travailler », dit Sameh Qassem, directeur de la publication.

Le magazine est fait de A à Z sur ce trottoir du centre-ville. Sur deux tables du café, ils étalent leurs outils. A savoir, quelques feuilles de papier blanc, des stylos, des règles, des attache-papiers et une petite caméra pour prendre quelques photos. Tout se fait ici. Le choix des articles, la rédaction, la mise en page. Et si jamais on décide de taper quelques pages sur ordinateur, on le fait dans le bureau adjacent au café. De plus, les portraits publiés dans le magazine ne sont que des visages de la rue. Des personnes de passage telles que la vendeuse de mouchoirs, le mendiant du coin, le serveur du café ou le gardien de voitures. Ces personnes marginalisées sont les invités d’Al-Rassif et elles peuvent aussi jouer un rôle plus important. Samah, la vendeuse de mouchoirs qui sillonne les rues du centre-ville, est actuellement la responsable de la distribution d’Al-Rassif. Elle le vend à 2,5 L.E. contre cinquante piastres qu’elle empoche par exemplaire.

« Nous distribuons 500 photocopies et nous demandons aux lecteurs de nous aider dans la distribution, en le faisant circuler de main en main car nos moyens modestes ne nous permettent pas de publier un grand nombre d’exemplaires », dit Saadani Al-Salamouni, rédacteur en chef du magazine. Saadani est le moteur d’Al-Rassif, l’homme-clé, le cerveau mais aussi le polyvalent.

Une figure à part

Al-Rassif est, pour Saadani, toute sa vie. Cela fait plus de 15 ans qu’il s’est installé ici depuis qu’il a quitté son village natal à Ménoufiya, dans le Delta. Il a travaillé comme menuisier et fut analphabète jusqu’à l’âge de 27 ans.

« C’est lorsque j’ai appris à lire et à écrire que j’ai commencé à composer des poèmes », dit-il. C’est à partir de ce moment-là que Saadani a découvert ses talents de poète. Sa poésie a dépassé les frontières de son pays et est traduite dans plusieurs langues. En Allemagne, on le considère comme l’un des plus grands poètes du monde arabe de ce siècle et ses poèmes sont étudiés dans des universités européennes de renommée, affirme-t-il en montrant un ouvrage en allemand où il figure. Un cas particulier et un style de vie exceptionnel. Un nomade, qui passe tout son temps sur le trottoir. « Ce trottoir est le seul endroit qui m’a accueilli lorsque je suis venu pour découvrir la capitale. Nous appartenons l’un à l’autre », dit Saadani. Depuis ce jour, Saadani n’a pas cessé de faire des découvertes sur ce trottoir, le centre-ville, les personnes qui fréquentent le lieu, et les intellectuels … Mais, il y a une réalité qui l’a choqué le plus. « Je pensais qu’en venant au Caire, j’allais découvrir le paradis. Avec le temps, j’ai constaté à quel point il s’agit d’une société fermée sur elle-même, intolérante, austère et qui rejette les nouveaux venus », explique-t-il.

Les portes de toutes les institutions lui sont restées fermées. « Je n’ai trouvé refuge que dans les mosquées, les jardins publics, les cafés et les bars. J’ai essayé de travailler dans l’un des journaux présents sur scène, mais sans y parvenir. Il faut d’autres calculs dont le plus important est celui du piston. J’ai donc compris que seul le trottoir était capable de m’accueillir et d’être la tribune de mes idées ».

C’est ainsi que l’idée de son magazine est née. Le premier numéro composé de deux feuillets est sorti lors de la dernière Foire du livre. Saadani a profité de ce grand événement pour distribuer sa publication aux invités de la foire. Ce qui a surpris beaucoup de monde.

Sur le trottoir, il a croisé des gens de tout bord. Du criminel au philosophe, de la prostituée au chômeur. Il a aussi rencontré des jeunes de toutes les tendances qui croient en ses idées rebelles et même des écrivains, des journalistes et des peintres. Et au fil des ans, sa popularité n’a cessé de croître et ses admirateurs aussi. Des poètes, des représentants de maisons d’éditions étrangères viennent le voir ici pour lui demander de publier ses écrits. Telle une star, il a transformé son trottoir en un siège permanent pour son magazine. « J’ai reçu ici des ministres arabes, des bâtonniers, qui ont lu mon magazine et l’ont apprécié », se vante Saadani.

Faire des vocations

Ahlam Fikri est une jeune peintre. Elle vient de clore son exposition à l’Atelier du Caire. C’est elle qui va exécuter les illustrations du numéro prochain. Cliente du café, elle y a fait la connaissance de Saadani. « J’ai voulu exprimer dans ce magazine l’injustice dont fait l’objet la nouvelle génération de peintres qui n’arrivent pas à faire découvrir leurs talents au grand public. Legrandes salles d’expositions sont monopolisées par de grands noms. Telle est la loi qui gère le milieu culturel », s’indigne Ahlam.

Un cri contre l’injustice. Telle est la philosophie d’Al-Rassif, même si les idées peuvent paraître un peu exagérées. « Sur le trottoir, il y a des trésors, des talents certains dont personne ne connaît l’existence. L’objectif de notre magazine, c’est de les faire dévoiler », dit Saadani.

Sameh Qassem est un jeune journaliste dans le magazine Rose Al-Youssef et le journal Al-Osboue. Ce diplômé de la faculté de sciences politiques a trouvé dans le magazine Al-Rassif la liberté d’expression dont il a toujours rêvé. Mais, depuis qu’il a rejoint l’équipe d’Al-Rassif, sa vie a été chamboulée. « On m’a menacé de licenciement et l’on m’a fait savoir que si je continuais à écrire dans ce magazine, je ne pourrais pas être membre du Syndicat des journalistes », dit Sameh. Des menaces qui inquiètent ce père de famille, qui a besoin de sauvegarder son métier pour subsister. Uuuuuune peur qui plane de temps à autre parmi l’équipe mais qui ne réduit en rien la volonté de Saadani. « Même si je devais l’éditer tout seul, je ne m’arrêterais jamais ».

Mais, la seule menace qui risque de l’empêcher de continuer, c’est le manque de ressources. Il avait en fait vendu l’appartement qu’il possédait à Ménoufiya à 10 000 L.E. Une somme qu’il a dépensée entièrement pour la publication des 10 numéros d’Al-Rassif. Aujourd’hui, l’argent dépensé, son plus grand défi c’est de trouver quelqu’un pour sponsoriser son magazine. Un rêve presque impossible. Car il s’agit d’un magazine qui dérange. Dans son dernier numéro par exemple, Saadani avait mené une campagne contre le célèbre poète Ahmad Fouad Negm l’accusant de gagner sa vie grâce aux aides des hommes d’affaires. Et dans chaque numéro, une bataille différente. Une fois contre le pouvoir et ses symboles, une autre fois contre les Etats-Unis.

Le trottoir d’en face

Mais, ces attaques semblent avoir porté un écho. Mars 2006, Al-Rassif Al-Moqabel (le trottoir d’en face) est né. Un magazine publié par Abdou Al-Baramaoui, une personne qui, poussée par la colère, décide de répondre aux provocations de Saadani. « Il a porté atteinte à de grands symboles de la vie culturelle tels que Ahmad Fouad Negm. Nous ne pouvions rester les bras croisés », dit Mohamad Haridi, responsable de l’imprimerie d’Al-Rassif Al-Moqabel dont deux numéros seulement ont vu le jour, intellectuel et écrivain d’apparence plus sérieuse que Salamouni. « Il n’y aura pas d’autres. Nous avons voulu tout simplement nous venger ». Pour éditer leurs deux numéros, l’équipe d’Al-Rassif Al-Moqabel s’est installée sur le trottoir d’en face de celui de Saadani cernant le café Al-Boustane.

« Nous avons baptisé ce trottoir al-manassa, une estrade, nous avons aussi rédigé nos articles à la main et avons photocopié le magazine. Pour nous, tout ce qui comptait, c’est qu’il tombe entre les mains de Saadani et ses collaborateurs », dit Haridi. Lui, d’ailleurs ouvrier d’imprimerie, prépare son propre journal artisanal. Son but est de changer « les stéréotypes souvent basés sur les apparences trompeuses ».

Cette presse aux critères particuliers, au nombre de lecteurs restreint, aux lois de gestion et de publication originales, ne semble pas un phénomène nouveau. On l’appelle la presse parallèle, la presse du peuple. L’histoire dit que des dizaines de publications de ce genre ont vu le jour en Egypte. Dans les années 1970 et 80, des magazines de ce genre, écrits à la main, ont été conçus sur les trottoirs, les terrasses des immeubles et même dans certains bars. La plupart d’entre eux appartenaient à des personnes de tendance de gauche tels que Harakat (mouvements), 12 février, en mémoire du massacre de Bahr Al-Baqar, Afaq (horizons), Khatwa (étape), Aswat 79 (les voix de 79). Edités par des écrivains, cinéastes, activistes ou simples citoyens, ces magazines exprimaient en toute liberté les opinions et les idées de leurs auteurs. La plupart d’eux n’ont pas dépassé un ou deux numéros. C’est ce qui fait d’Al-Rassif un cas. Et même s’il n’y aura pas de prochain numéro, son nom est marqué dans la mémoire de la presse de la rue, la presse des marginalisés.

Amira Doss