mercredi 31 décembre 2008

True Blood : La série qui ne manque pas de mordant !




Si vous êtes un assidu des lieux de cultes, Si vous êtes de ceux qui croient qu’on ira tous au paradis, si la seule vue d’une goutte de sang vous fait tourner de l’oeil ou encore si vous êtes de ceux pour qui la position du missionnaire est le seul horizon possible à vos parties de jambes en l’air, passez votre chemin. True Blood, Le nouveau phénomène HBO n’est certainement pas pour vous ! Après « Six feet under » qui raconte avec maestria l’histoire d’une famille de croque-morts, la chaîne câblée américaine, a redonné carte blanche à Alan Ball, pour une nouvelle série toute aussi surprenante. Diffusée depuis la rentrée sur HBO, la série débarquera en France en 2009.

Adaptation de la série de livres, La Communauté du Sud (Southern Vampire Mysteries) de Charlaine Harris, mêlant allègrement réalité et fantastique, l’histoire se place en Louisiane, et raconte la co-existence des humains et des vampires. Co-existence rendue possible grâce à une invention japonaise de sang humain synthétique, le Tru Blood. Sookie, serveuse au bar-restaurant du quartier, et possédant la faculté d’entendre les pensées de ses congénères, va voir sa vie basculer quand elle va tomber amoureuse de Bill, un de ses vampires…Voilà pour le scénario de départ de la série.



Mais le plus intéressant dans cette histoire c’est le fait que les personnages secondaires sont aussi voir même plus intéressants que les deux héros dont l’histoire d’amour est d’un banal. Mon préféré est certainement le frère de Sookie, ado attardé, belle et grande gueule et un peu con sur les bords, qui malgré son dégoût des Vampires, fait une fixette sur les femmes amatrices d’entretiens « privés » avec ces créatures ! Dans sa quête du frisson suprême, il devient accro au V, du sang de vampire, dont une seule goûte fait dix fois l’effet des plus puissant des acides et autres drogues hallucinogènes. On trouve également, la meilleure amie dont la maman alcoolique se croit possédée par le démon. La séance d’exorcisme de la maman est l’un des moments forts de la première saison. Et puis le patron de Sookie secrètement amoureux d’elle qui se révélera au fil des épisodes, moins banal qu’il en a l’air (ne gâchant pas le plaisir de ceux qui n’ont pas encore vu la 1ère saison). D’autres personnages secondaires sont également à découvrir et qui seront sûrement développés dans les prochaines saisons.



Dans la communauté des vampires, les personnages sont aussi atypiques que chez les humains. De la bande d’amis de Bill, aux allures de bandits et à la sexualité débridée, ne partageant pas les appels à la co-existence pacifiste des deux espèces, au vampire homo aux allures de nounours, qui échange son précieux sang contre les faveurs du cuistot black du résto où travaille Sookie et qui arrondi ses fins de mois en jouant les gigolos pour vampires mâles en manquent de sensations viriles et accessoirement en dealant du V ! Les vampires de cette série ne manquent pas d’humanité paressant des fois, plus humains que les représentants de la race humaine dans ce qu’elle a de meilleurs mais aussi dans ce qu’elle présente de pire.

Les déjà cultes générique de début de la série True Blood et sa musique, Bad things de Jace Everett !!!

Les 12 épisodes de la série ne se valent pas tous et à mon avis le premier épisode est même raté. Mais la réalisation et la musique de la série sauve la face. Le générique de début et surtout la musique, Bad things de ,Jace Everett qui l’accompagne sont déjà culte. Et puis la série pose en arrière plan et sans se prendre la tête le rapport à la différence et la difficulté de la vivre dans nos sociétés hyper formatées. L’église qui a trouvé dans ceux qui fréquentent les vampires leurs nouveaux démons. Plusieurs références à la lutte pour les droits civiques sont même parsemées ici et la tel le slogan « God Hate Fangs » (Dieu déteste les crocs) un jeu de mots réussi avec le fameux slogan des églises fondamentalistes « God hate fags » (dieu déteste les pédés) ! La diversité des personnages offrira sûrement à Alan Ball des possibilités infinies avec cette réalité si reconnaissable mais au même temps si surréaliste.

Vivement la deuxième saison…sur LimeWire ;)






mercredi 24 décembre 2008

jeudi 18 décembre 2008

"3001 L'odyssée de l'info" : L'Express.fr ouvre ses portes aux blogueurs !




Pour fêter son 3001ème numéro, l’Express ouvre son site internet aux bloggeurs pour une opération spéciale le 7,8 et 9 janvier. Joliment baptisée « 3001 odyssée de l’info », l’opération « veut offrir une réelle expérience et une vraie tribune aux blogueurs » dit le premier billet publié sur le blog des coulisses de l’événement. Devant une initiative aussi séduisante, du moins au premier abord, je ne pouvais pas refuser l’invitation et je me suis donc rendu mardi dernier à la première conférence de rédaction au siège de l’Hebdo.

Pour ne pas faillir à mes habitudes et alors que j’ai tout fait pour être à l’heure, j’arrive dans la grande salle au 6ème étage avec 5 bonne minutes de retard ! Et comme c’est toujours le cas à chaque fois qu’on installe des chaises en rangs, les dernières places disponibles sont toujours celles qui se trouvent bien au milieu du premier rang, juste en face de celui qui parle. Mais surtout cela te condamne à tourner le dos à 90% des présents. N’ayant guère le choix, je m’installe. Le temps de faire connaissance avec Renaud, mon voisin d’infortune, et d’écouter une brève présentation de l’opération, Eric Mettout, le rédacteur en chef de la version net de l’hebdo, prend la parole et rentre assez rapidement dans le vif du sujet.

« Ça va pas se faire sans écueil » annonce-t-il en parlant de cette collaboration entre Journalistes et blogueurs mais nous rassure sur le fait qu’il est important que chacun de nous garde sa manière de faire et j’avoue que cela m’a effectivement rassuré (Eric Mettout parle de l'opération sur Le blog de la blugture). Le principe est donc le suivant : Après le choix des sujets, chaque bloggeur sera en contact avec un journaliste « référent » et son stagiaire. Les journalistes sont là pour répondre à nos questions et nous aider dans nos recherches ou démarches. Le rédac chef et son adjoint chapeautent le tout. Eric Mattout à même assuré qu’il lira tout et qu’il jouera pleinement son rôle de rédacteur en chef. Voilà qui nous promet des discussions intéressantes. Il est aussi à noter que pendant la durée de l’opération, les moyens de documentations et les locaux même de l’hebdo seront à la disposition de ceux qui le désirent !

Après les présentations, le choix des sujets. Les sujets « froids » repérés par la rédaction ont fait l’objet de discussions. Certains d’entre eux vont être traités conjointement ou dans des approches différentes par la rédaction et par des blogueurs. D’autres, ont été proposés par des blogueurs. Tous acceptés, à part un sujet sur « l’utilité de la réouverture des maisons-closes », ne correspondant pas « aux valeurs de l’hebdo » selon le rédac chef ! Les sujets à traiter sont très variés et la majorité des blogueurs qui se sont exprimés, ont préféré rester dans les sujets qu’ils traitent habituellement. ( Les détails avec le live blogging de Laurent )

Le bilan de cette soirée à l’Express est globalement positif, bien que je regrette qu’on n’ait pas eu le temps de faire réellement connaissance mais tout a été fait pour qu’on puisse garder le contact. Tout le monde a été un peu trop sage à mon gout mais attendons de voir comment cela va se passer quand il s’agira de discuter des premiers jets. D’ici le 8 janvier date du 3001ème numéro de l’Express, j’aurais certainement l’occasion de mieux connaitre le fonctionnement du site internet et la manière de travailler de la rédaction. Je suis également curieux de savoir si obtenir des informations sera plus facile si je me présente en disant que l’article sera publié sur l’Express.fr ?

Voilà donc, mes deux sujets en poche je me lance dans cette aventure avec beaucoup d’enthousiasme mais quelques appréhensions dues principalement à la différence qui existe, à mon sens, entre le travail d’un blogueur et celui d’un journaliste. Le premier exprime une opinion alors que le deuxième à plutôt tendance à se cantonner aux faits. Mais ce qui est certain c’est que les deux auront beaucoup à apprendre l’un de l’autre. La lueur qui a brillé dans l’œil d’Eric Mettout à la proposition d’une blogueuse de suivre le retour des ouvriers des usines Renault qui vont fermer pendant les vacances de noël, en a été, à mon avis, une preuve.

Alors ! Que l’odyssée commence !

Crédits photo : Richard Ying.


jeudi 11 décembre 2008

Stranger censuré ! Ammar m'a...sauvé* !

Depuis le 09 avril 2005, date du premier post publié sur ce blog, je ne me suis jamais vraiment posé la question de savoir s'il allait être censuré ou pas ? Si, par ce que j'y publierais, j'allais le condamner à être un nom de plus sur la liste des blogs tunisiens censurés ?

Il faut dire que j'ai commencé mon « éveil citoyen » en écrivant sur des sites déjà censurés ! Forcement, ça désacralise la chose. Mais cela permet aussi de régler la question une fois pour toute. Pour une raison toute simple : si on fait le choix d'écrire sur un site censuré, on perd tout de suite, en écrivant sa note, l'angoisse de se faire censurer !

Ce premier et brutal contact avec la censure permet d'avoir un rapport différent avec celle-ci. On ne la perçoit plus comme une conséquence d'un avis un peu trop critique ou d'un dépassement d'une ligne rouge. On ne la craint plus comme une épée de Damoclès prête à punir les crimes de lèse majesté. La censure devient une cause en soi, une pratique délibérée, organisée et bien évidement contraire à la loi. Qu’on en fasse l’expérience ou pas elle n’en demeure pas moins condamnable.

Ce qui est drôle c'est qu'en général se sont les amis et les proches ou certaines personnes avec qui j'ai eu le plaisir de discuter de ce blog qui y pensent à ma place ! « Comment ? Ton blog n'est pas censuré ? » « Tu peux rentrer en Tunisie ? » « Tu n'as jamais eu de problèmes ? » « Yezzii ! Mouch normaaaal ! » Disaient les moins loquaces.

Mais ce qui est encore plus drôle, c'est que chacun y allait avec sa petite explication maison : « oubli de la part des agents de la censure » ou « faille dans les filtres de l'ATI » pour les plus terre-à-terre ; « collaboration avec le régime et désinformation » pour les plus imaginatifs. Sans énumérer ici toutes les explications « cartésiennes » que j'ai du entendre, je peux vous dire qu'elles avaient toutes le même souci d'expliquer une anomalie, un bug dans la machine infaillible de la censure ou un phénomène forcement suspect.

Toutes ces explications admettaient comme un fait que mes propos étaient forcement « censurables » et par conséquences, dangereux pour moi et pour mes proches ! La machine de la censure avait réussi à instaurer une norme, une échelle de valeur, admise par la majorité. La machine pouvait alors fonctionner presque toute seule.

A titre d'anecdote, c'est, semble-t-il, par ce même raisonnement que les deux premiers agrégateurs de blogs tunisiens, avaient refusé pendant des années d'indexer le moindre blog censuré, forcement politisé, donc dangereux, arguant des risques de représailles encourus. Comportement qui avait, à l'époque, poussé Sami Ben Gharbia, premier « exilé blogosphèrique », à indexer son blog sur un agrégateur égyptien. Mon blog qui n'était pas censuré et ne prêchant pour aucune paroisse (comme bien d’autres) faisait (et fait encore) pourtant partie du lot. « Propos censurables » vous disais-je !

Aujourd'hui, après presque 4 années d'existence et au moment où la machine de la censure semble dépassée par un internet tunisien de plus en plus virulent, j’ai fini par croire que ce blog était définitivement à l'abri de la censure. J'ai même fini par m'habituer aux petits drapeaux rouges et blancs sur ma page de statistiques. Et voila qu'ils disparaissent comme ça...d'un coup...sans laisser d'adresse...Sans même laisser le moindre log. Après quelques jours d'observations sans le moindre drapeau rouge et blanc, et quelques testes sur plusieurs fournisseurs d’accès tunisiens, j'ai fini par comprendre, que le statut de mon blog était passé de « censurable » à « censuré » !

Après une pensée sincère pour plus de la moitié de mes visiteurs, je me suis enfin de compte résigné à me réjouir de cette censure. Cela m'a même motivé à reprendre ce blog en main. J'entendrai encore des : « ça y est ? ‘Ils’ l’ont censuré ? » Et des « Tu penses que tu vas pouvoir rentrer en Tunisie maintenant ? » « Normaaaal ! » Diront même les moins loquaces. Cela ne me sauvera pas non plus des sempiternelles explications « cartésiennes » : « Ce n'était qu'une question de temps » pour les plus terre-à-terre ; « nouvelle stratégie de désinformation » pour les esprits les plus inventifs.

Mais - et c’est la véritable réjouissance de cette censure - j'échapperai définitivement à la question fatidique...La question à laquelle je n’ai jamais eu de réponse : « Comment ça se fait que ton blog ne soit pas censuré ? ».

Ammar m’a, sans le savoir, rendu un grand service !

* Le titre de cette note est un clin d'œil à une note de l'excellent Z annonçant la censure de son blog.